DIEU N’EST PAS…


Dans la suite de son exposé, celui où ACS traite du « problème du Mal » parmi les sujets qui l’empêchent de croire, j’ai (Anne Buridan) retrouvé les accents d’un théologien protestant du tournant du 19è/20ème siècle, Wilfred Monod.  Je m’attendais à une lecture de Spinoza. Mais bon, ce sera pour une autre fois, je pense ? S’il en a bien la problématique, il n’en a pas les élaborations non plus que les méditations qui n’ont rien à voir avec les théodicées (gr: justification de Dieu) au sens philosophique du terme mais peuvent se ranger sous ce vocable comme genre littéraire.

couverture du livre de HartshorneToutefois, avant de mettre les propos de Wilfred Monod en face des propos de André Comte-Sponville, je voudrais signaler que celui-ci fonctionne sur les concepts d’un dieu tout puissant et omniscient issu du thomisme que Charles Hartshorne critique férocement dans « Omnipotence and other theological mistakes » (ISBN-10: 0873957717 ) que je me ferai un plaisir de présenter dès que j’aurais fini :

  • *de faire le ménage dans les quelques flemmardises repérées chez AAndré Comte-Sponville,
  • *de dire ce que j’aime dans le bouquin de Comte Sponville.

Pour bien faire, il faudrait relire et apporter à partir du « Problème du Bien » de Wilfred Monod, dont je crois bien que c’est la thèse de théologie. Je le considère dans ma bibliothèque et c’est 3 volumes de 1000 pages ; je n’en connais que 200, autant le dire tout de suite.

couverture de la rééditionDans une série de conférences données vers 1923 et réunies par les soins de la maison Fishbacher, sous le titre « Aux croyants et aux athées« , Wilfred Monod répond à un écrivain athée nommé Richard Jefferies (1848-1887), un « athée grâce à Dieu« . Dans les propos de Wilfred Monod (le père de Théodore, le naturaliste), on entend le rythme charmeur de la grande prose française, celle qui reflète les études de grec et de latin, qui, en ce temps, formaient la filière d’excellence.

Voici donc comment Wilfred Monod se pose le problème du Mal/.Bien.

« Personnellement, si je discutais avec un disciple de Jefferies, je lui conccéderais les trois points principaux de son argumentation, même sous la forme paradoxale dont les aphorismes sont revêtus. Pour tout dire, j’admettrais provisoirement –quitte à compléter ensuite ma pensée—d’abord que Dieu n’est pas omniprésent, puis qu’il n’est pas omnipotent, enfin qu’on peut concevoir une idée supérieure à la notion traditionnelle de la divinité.

Absolument parlant, l’immanence divine est inadmissible ; l’observation de la nature ne permet pas de reconnaître partout l’activité d’un être omniscient. »

Suit un exposé de diverses horreurs issues de l’actualité des années 1910-1920, dans laquelle l’éruption de la Montagne Pelée tient sa place ; il s’agit de l’explosion du volcan qui ensevelit Saint-Pierre de la Martinique ; s’y ajoute l’explosion du Krakatoa en 1883, un souvenir encore brûlant. Wilfred Monod reprend :

« ‘Ainsi donc, au nom des faits, au nom des brutalités e la nature, la pensée chrétienne en vient à rejeter une certaine idée de la transcendance divine, dont l’activité se poserait en face du monde, comme celle d’un horloger à l’égard d’une pendule. Mais cela ne signifie pas qu’une certaine doctrine de l’immanence puisse davantage satisfaire notre esprit. Si, en effet, c’est le spectacle du monde qui a détruit une conception donnée de la transcendance, il est évident que celle-ci, en s’écroulant, ensevelit sous ses ruines l’immanence. Celle-ci, a fortiori est compromise ».

J’aime bien Wilfred Monod. Je ne le suis pas dans tout. Toutefois, j’emboîte son pas avec délices quand il dit :

« En tout les cas, vous venez de voir dans quel sens nous pouvons lui concéder que Dieu n’est pas omniprésent. Et vous êtes préparés à comprendre comment nous ne refusons pas de suivre plus loin notre auteur, comment nous ne reculerions pas devant l’assertion que Dieu n’est pas tout-puissant au moins dans le monde qui est soumis à notre observation ».

Ici Wilfred souligne d’une note de bas de page l’expression «  soumis à notre observation « . Il poursuit et je le suis encore quand dans les pages suivantes, il se paie une tranche de rire au dépens des sociétés missionnaires. Après ce morceau d’humour (que je saute parce qu’il n’a rien à voir avec la réflexion du 3 des 7 omni), son propos croise à nouveau ceux d’André Comte-Sponville :

« Si Dieu est amour, alors quelle explication en fournir ? Vous connaissez le célèbre dilemme : où il peut et ne veut pas, ou il veut et ne peut pas ».

Après un moment de christologie auquel je ne souscris pas vraiment mais que je saute parce qu’il n’apporte rien au raisonnement sauf du suspens dans le développement, il reprend pour évoquer une conception de la kenose tout à fait différente de la conception catholique de l’humiliation du dieu… que reprend André Comte-Sponville :

« Alors on nous objecte : Dieu ne veut pas expressément ce mal, il se borne à le permettre ! Oui, il le permet expressément et cela revient au même. Alors dira-t-on que s’il ne permet pas, il essaie d’empêcher ? C’est précisément l’hypothèse que je formule. Dieu s’efforce d’empêcher et ne réussit pas toujours. […] Diminuée métaphysiquement, la divinité est moralement agrandie […] j’appelle Dieu l’effort, partout manifesté, pour transformer la réalité. C’est un effort intelligent, moral, douloureux, sans cesse contrecarré, mais dont les progrès s’affirment de plus en plus. En définitive, si j’osais m’exprimer ainsi, je dirais qu’on se trompe en plaçant la toute-puissance divine au début des choses au lieu de la placer à la fin. Il y a un dieu qui sera et n’est pas encore manifesté ; il y a un dieu ‘qui vient’ selon la formule de l’Apocalypse. Et ceci nous amène à justifier dans quelque mesure le 3ème paradoxe de Jefferies, l’affirmation qu’on peut concevoir une idée supérieure à la divinité. Il parle évidemment de la notion traditionnelle de la divinité, celle qui implique l’omniprésence et l’omnipotence.

couverture du bouquin de TillichComme je ne connais pas Jefferies, j’amènerais plutôt un peu de Tillich là où il parle de « Dieu au dessus de Dieu« . Tillich est un théologien protestant dont l’acmé de fécondité s’étend de 1930 à 1960 ou quelque chose comme cela. En même temps, les propos de Wilfred Monod rencontrent mon petit commentaire grammatical d’il y a 1 ou 2 articles, de même le « es gibt » .. A vrai dire, j’ai rencontré le travail de Wilfred Monod bien des années après avoir développé mes petites idées et j’en conçu le sentiment « que je n’étais pas toute seule« , que mon intuition était sur un chemin dont rien n’indiquait qu’il était sans issue. Je ne suis pas certaine que Wilfred connaissait le travail de Alfred North Whitehead, son contemporain. Il commence à publier en anglais après la guerre de 14-18 et Bertrand Russell, une sale langue, quoiqu’un grand mathématicien, tentera de faire passer sa pensée philosophique pour une conséquence du décès de son fils mort à la guerre. Je ne pense donc pas que Wilfred connaît cette pensée whiteheadienne d’un Dieu co-existant au monde, quelque part en co-création,encore que, une certaine idée du dynamisme créateur de Dieu me semble transparaître dans les propos de Wilfred Monod sans exclure l’idée qu’il est possible que je m’emballe. On continue de grapiller la lecture :

couverture du bouquin de Gounelle« En effet, à moins d’admettre que Dieu est déjà ‘tout en tous’, il faut bien avouer d’après saint Paul lui-même que la manifestations suprême de Dieu est encore à venir […] le stade actuel de l’évolution cosmique ne nous permet pas d’élaborer un concept adéquat de la divinité »

Le stade cosmique de l’évolution est une claire référence à Bergson, son contemporain. Plus loin, il s’embarque un peu , puis au milieu d’une profession de foi sous forme d’aphorismes, il avance :

« Dieu est une libre subordination du présent à l’avenir ».

En quelque sorte, dire « Que votre règne arrive » n’est pas équivalent à « Que Boutin règne ». Certes la plaisanterie est un peu facile mais Wilfred Monod est de ces pasteurs qui citaient jJurès en chaire quand le socialisme était révolutionnaire et qui dirigeait le mouvement du « christianisme social »

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19 commentairesLaisser un commentaire

  1. « Alors on nous objecte : Dieu ne veut pas expressément ce mal, il se borne à le permettre ! Oui, il le permet expressément et cela revient au même. Alors dira-t-on que s’il ne permet pas, il essaie d’empêcher ? C’est précisément l’hypothèse que je formule. Dieu s’efforce d’empêcher et ne réussit pas toujours. »

    Comment valide-t-on une telle hypothèse ? Si l’on en reste là, rien de permet de décider si elle est plus valable que l’hypothèse d’un dieu sadique par exemple. A ce sujet, j’émettrais bien moi-même une hypothèse : le critère de validité ne serait-il pas de l’ordre de la convenance personnelle ? C’est en tout cas l’impression que me donne une phrase telle que : « Mais cela ne signifie pas qu’une certaine doctrine de l’immanence puisse davantage satisfaire notre esprit. » La vérité devrait donc satisfaire immanquablement l’esprit de l’homme parti à sa quête ?

  2. Jeff Said
    Comment valide-t-on une telle hypothèse ? Si l’on en reste là, rien de permet de décider si elle est plus valable que l’hypothèse d’un dieu sadique par exemple

    C’est vrai qu’avec une citation bien coupée, on peut envoyer un auteur à la guillotine ! 🙂 Peut=on, de « bonne foi » (!!!!), couper la citation là où vous le faîtes ?

  3. Je craignais ce malentendu : je n’envoie personne à la guillotine, et je n’ai certainement pas la prétention d’évaluer la thèse de qui que ce soit sur 10 lignes. Ceci étant dit, je constate que c’est vous qui tronquez le texte à cet endroit, comme en témoigne le […], non ? Mais dans le doute, je relis la suite de votre citation sélective : je n’y vois rien qui réponde à ma question, simplement des conséquences de l’hypothèse initiale : dieu en deviendrait moralement agrandi par exemple.

    Je constate que vous avez publié de nouveaux billets sur cette thématique : je vais aller voir, la réponse s’y trouve peut-être.

  4. Jeff Said:

    Je craignais ce malentendu : je n’envoie personne à la guillotine, et je n’ai certainement pas la prétention d’évaluer la thèse de qui que ce soit sur 10 lignes. Ceci étant dit, je constate que c’est vous qui tronquez le texte à cet endroit, comme en témoigne le […], non ?

    Certes, c’est moi qui tronque le texte (si mon souvenir est juste d’une incise, envol de christologie larmoyant, qui fait beau dans la rhétorique mais n’a pas de lien direct avec le reste du sujet). Mais, j’en donne un long morceaux représentatif de la façon dont Wilfred Monod traitait ce genre de sujet.

    Entendons nous bien : je ne dis pas que Wilfred donne une réponse au problème du mal. Je dis que Wilfred refonde les termes de la question et qu’elle me semble féconde. Par ailleurs, je regrette qu’un type aussi stimulant que Comte-Sponville ne soit pas allé regarder chez les théologiens contemporains, histoire de voir si la façon dont il posait la question, grosso modo comme Voltaire dans Candide, n’avait pas évolué.

    Il est remarquable que le « Problème du Mal » tel qu’il est classiquement posé enferme « le dieu » dans un dilemne. En quelque sorte, le plaisir du piège rhétorique posé empêche d’envisager d’autres faces du problème.

  5. Je dis que Wilfred refonde les termes de la question et qu’elle me semble féconde.

    Nous sommes donc d’accord : la pertinence du propos est jugée par rapport à l’ampleur de la stimulation intellectuelle qu’il engendre, non vis-à-vis de son adéquation avérée à une réalité. Sur le principe, on n’est pas très loin de l’approche scientifique en sciences physiques : une théorie aura d’autant plus de chances d’être majoritairement adoptée et approfondie qu’elle se montrera plus féconde en termes de prédictions d’observations nouvelles. Sauf que je ne suis pas sûr que l’on puisse parler de ce genre de choses en théologie ?

  6. Jeff Said:
    la pertinence du propos est jugée par rapport à l’ampleur de la stimulation intellectuelle qu’il engendre, non vis-à-vis de son adéquation avérée à une réalité.

    En effet. Je ne dis pas que la représentation de Dieu donnée par Wilfred est la « vraie« . Je dis que l’homme du 21ème siècle, s’il se pose la question de Dieu, trouverait plus d’intérêt à la question et, par là , plus de matériaux pour élaborer ses propres réponses, en enfourchant les idées de Wilfred Monod, de John Hick ou de Alfred North Withehead que celles de Thomas d’Aquin.

    Pour l’adéquation avérée, je suis d’accord avec André Comte-Sponville, on ne peut prouver « l’inexistence » de Dieu ni son « existence« . Vous savez combien je tique sur « existence » mais de toutes façons, cette impossibilité me semble une chance alors que pour lui, c’est du temps perdu.

    Réflechissez 2 secondes ? Que resterait-il de Dieu si on parvenait à en donner une description qui serait en adéquation avérée ? C’est pourquoi j’aurais encore un mot à dire sur « la faiblesse de l’apophatisme » dont parle Comte-Sponville. Il utilise les thèmes de condamnation de cette disposition d’esprit utilisées par les églises dogmatiques. C’est décevant tout de même ?

  7. Que resterait-il de Dieu si on parvenait à en donner une description qui serait en adéquation avérée ?

    L’athée que je suis ferait volontiers une remarque facile, mais je m’en abstiendrai. Je crois voir ce que vous voulez dire par là : la transcendance ne serait plus elle-même si on pouvait la traiter avec les catégories habituellement appliquées à notre réalité physique, c’est quelque chose comme ça ?

    Je prépare un (très gros) billet sur ces questions (transcendance & foi), ce devrait être prêt pour septembre.

  8. Jeff Said
    Je crois voir ce que vous voulez dire par là : la transcendance ne serait plus elle-même si on pouvait la traiter avec les catégories habituellement appliquées à notre réalité physique, c’est quelque chose comme ça ?

    C’est là la base même de l’apophatisme, me semble-t-il ?

  9. Dites donc? vous les experts de la théologie, vous parlez de quoi… Dieu ? Il y a autant de discours sur ce concept que d’homme et est-il bien sérieux de parler de ses attibuts ? J’ai toujours pensé Spinoza comme un pur spéculateur et que la métaphysique était incapable de nommer ces objets autrement que par des présupposés religieux… J’adore vos débats techniques mais pour moi, ils sont aussi bizarre que ce que l’on nomme les querelles bysantines sur le sexe des anges… Le concept de Dieu est indécidable, du moins c’est ce que m’apprends la logique moderne car il faut une référence extérieure à l’objet de l’étude, et Dieu étant le plus grand possible, il en est logiquement impossible d’en parler…

  10. Ni Dieu, ni Diable, seulement et totalement une maladie psychiatrique.

    Psychose, prophètes, croyances, religions : la suite logique.
    D’un autre âge, ceux qui se disaient en communication avec Dieu étaient et sont encore appelés «prophètes» avec leurs paroles et écrits indiscutables. De nos jours, ceux qui entendent des voix ont pour certitude que Dieu leur parle ; ce sont nos jeunes en psychose hallucinatoire paranoïde dont le traitement relève de la psychiatrie.

    Vous pouvez croire que Dieu existe et communique en toutes langues, tous patois, tous dialectes à des millions de personnes en même temps; NON, c’est votre psychose qui vous parle, de jour, avec votre vocabulaire, avec vos mots identifiés dans votre culture – d’où les diverses religions – à la manière de vos rêves et cauchemars de nuit.

    Dieu n’existe que dans les têtes :
    – Des neurobiologistes, des neuropsychiatres et neurothéologiens constatent que les croyances ne sont qu’une activité cérébrale et ont bien déterminé par l’IRM la zone du cerveau réceptive et active à ce domaine de l’irréalité.
    – Pascal Boyer, chercheur au CNRS / Et l’homme créa les dieux : «La religion est une épidémie mentale qui conduit les gens à développer des concepts religieux assez semblables.»
    – Et ce n’est pas moi qui ait inscrit sur une notice pharmaceutique dédiée: «… est utilisé pour traiter une maladie qui s’accompagne de symptômes tels que entendre, voir et sentir des choses qui n’existent pas, avoir des croyances erronées…».

    La création chère aux croyants, un délire psychotique.
    Un constat : nous n’en avons pas encore terminé avec notre passé par quelques constatations morphologiques :
    -Nos bouches sont trop petites pour contenir toutes nos dents, et nombre d’entre nous doivent en faire extraire plusieurs parce que nous avons évolué depuis un être qui avait un museau plus long.
    -Nos sinus sont très mal drainés, compressés entre les os faciaux et notre boite crânienne à cause de l’expansion de notre cerveau durant l’évolution (le nez est le seul organe qui grandit dans se soucier de l’âge).
    -Nos problèmes de mal au dos viennent du fait que notre bassin est orienté pour encore marcher à quatre pattes comme les grands singes, c’est pourquoi notre colonne vertébrale doit se tordre pour nous permettre de tenir debout.
    De quoi ne pas faire réfléchir les créationnistes figés sur leur passéisme… A moins que vous n’ayez pas de problèmes de dos, ni de dents de sagesse, ni d’obstruction nasale.

    Le Paradis et l’Enfer, deux lieux fantasmatiques dans la logique binaire de désocialisation et de désorganisation inhérente à la schizophrénie.
    Si l’un de vos proches était en Enfer et que vous, vous soyez au Paradis, seriez vous heureux ou heureuse d’y être ou iriez-vous en Enfer accompagner et soutenir votre proche ? Si vous avez décidé de soutenir votre proche, ceux et celles qui vous aiment seraient ils ou seraient elles au Paradis ou bien alors viendraient ils ou elles vous soutenir en Enfer ?
    C’est comme un jeu de dominos, si quelques uns tombent et comme dans la logique des religions, nous sommes tous en famille par Adam et Eve, tous tombent ; donc le Paradis serait inutile car il n’y aurait personne. Serions nous alors tous en Enfer ; si tel est le cas nous serions tous en punition extrême, une punition non méritée et indigne d’une personne ayant créé ce lieu.
    L’Enfer et la Paradis sont donc une impossibilité car ne serait pris en compte que l’aspect individuel et non les liens familiaux qui nous unissent tous.

    La schizophrénie, est cette « maladie trompeuse » que vous l’on appris à ne pas comprendre, le fond de commerce des religions ; nos enfants ne doivent plus en être les dégâts collatéraux. Chaque année, en France, plus de 8000 jeunes entrent dans cette maladie qu’ils ne peuvent admettre.

    Maurice Champion.
    [le site ne prend pas la publicité]

  11. 30 décembre 2007 at 7:19 Maurice Champion Said:
    Ni Dieu, ni Diable, seulement et totalement une maladie psychiatrique.
    Psychose, prophètes, croyances, religions : la suite logique. [….]
    Des neurobiologistes, des neuropsychiatres et neurothéologiens constatent que les croyances ne sont qu’une activité cérébrale et ont bien déterminé par l’IRM la zone du cerveau réceptive et active à ce domaine de l’irréalité.

    Tout cela est bien vague. Pouvez-vous nous donner des références précises, de préférence basées sur des comptes rendus d’expérimentation en double aveugle?

  12. pharisienlibere Said:

    « Tout cela est bien vague. Pouvez-vous nous donner des références précises, de préférence basées sur des comptes rendus d’expérimentation en double aveugle? »

    ———-

    Qu’est-ce que ça peut faire?

    Une question que je me pose est en quoi le fait que tout phénomène de « croyance » est biologique permettrait-il de déduire en l’inexistence de l’onbjet de la « croyance » (je conserve le mot « croyance » car c’est le mot utilisé au-dessus).

    Le fait que les Raëliens croient aux aliens et qu’il est probable qu’il y ai des bases biologiques à leur croyance revient-il à dire que les aliens n’existent pas?
    Certes, Raël n’en n’a pas vu, c’est un menteur. Mais la biologie n’a rien à prouver la dedans.

    Si toute forme de croyance a des bases neurologiques, on peut supposer qu’il en est de même pour l’amour, l’amitié, et la foi.

    Une foi religieuse peut (« peut » car on n’est sur de rien pour le moment) avoir des bases biologiques, une foi athée aussi.
    A moins de supposer une supériorité de l’athée sur celui qui a la foi ou l’inverse.

    Il faut bien que l’un des deux ait raison, l’athée ou celui qui a foi en Dieu(x)?
    Etant composé pareillement, ils sont constitués à l’identique au niveau neurologique.

    Prouver le caractère biologique de la foi chez l’un revient à le prouver aussi chez l’autre, que cette foi soit athée ou religieuse.

    Quoi que l’athéisme peut être dit religieux au sens où le mot « religion » signifie « relier ». Il existe de nombreux groupes d’athées que l’on pourrait qualifier d’Eglise (au sens « communauté »).

    Dès lors les fidèles des religions athées, comme ceux des religions monothéistes et polythéistes, peuvent être classées de la même manière et répondre aux mêmes caractères biologiques.

    Mais c’est aussi une manie de dire que si c’est biologique chez une personne, c’est une faiblesse chez cette personne.

    Comme si il fallait transcender la matière pour être parfait. Etrange conception pour un athée, enfin je pense.

  13. Quand Antheus dit :

    « Prouver le caractère biologique de la foi chez l’un revient à le prouver aussi chez l’autre, que cette foi soit athée ou religieuse. »

    Il se trompe (volontairement).

    Entendre des voix et voir des choses inexistantes est un phénomène neurologique normal, mais qui accompagne des états de fatigue, de transe, quelquefois dus à une prise de médicaments ou de drogues. Il faut être capable d’identifier ces signes comme réels ou non. C’est l’éducation religieuse qui encourage à considérer facilement ces signes comme réels. Il y a aussi une forte part d’invention et d’autosuggestion, car je pense que la majorité des croyants est simplement animée par un désir d’intégration communautaire. Ce phénomène de schizophrénie, de psychose hallucinatoire, est extrêmement rare, et n’atteint que quelques illuminés.
    Les croyants sont, à 99%, des athées potentiels qui ont gobé, par légèreté intellectuelle et manque de raisonnement, des histoires à dormir debout.

  14. 31 mai 2008 at 8:26 Rudzaw Said:
    Les croyants sont, à 99%, des athées potentiels qui ont gobé, par légèreté intellectuelle et manque de raisonnement, des histoires à dormir debout.

    Tiens ? une croyance athée ecclésiomorphe (sur le modèle du « chrétien anonyme » de Karl Ragner s.j.). On peut déduire de cette croyance que celui qui la professe est « occidental » (au sens où Sophie Bessis définit l’Occident). En effet, il croit que la religion est affaire de croyance et que la mystique est affaire de vision ou d’audition. On peut même déduire qu’il a passé son enfance dans une région à dominante catholique (ou évangélicaliste s’il est américain). Dans les deux cas, on peut être certain qu’il statue sur la base de son inculture : il n’a jamais ouvert le moindre livre de sciences religieuses ni même d’ethnologie comme le montre cette légéreté intellectuelle que « religion = histoires à dormir debout ». Il utilise un vocabulaire médical un petit peu hors de propos, disons, sans réflexion ni vérification des théories qu’il avance, par exemple avec des statistiques fantaisistes pour faire « scientifique » mais il ne saurait en donner ni la source ni l’échantillon, ni l’extension géographique de sa validité ; il n’est donc pas de la partie (ni médecin, ni statisticien). Dans l’interprétation classique du Rorschach, l’interprétation des images et/ou représentations à l’aide de termes médicaux quand on n’est pas de la partie caractérise la volonté de prise de pouvoir sur l’autre en un réflexe d’autodéfense.

    C’est très intéresssant.

  15. Au fait que signifie « ecclésiomorphe »?

    Car ce n’est pas la première fois que je vous vois utiliser ce mot, mais aucun de mes dictionnaires, ni ma petite encyclopédie ne contient ce mot.

    De plus quand on tape ce mot dans google, tout ce qu’il trouve c’est quelques pages qui sont en partie (ou toutes?) vos productions.

    En total « newbie » (débutant), « morphe », il me semble que c’est la forme (polymorphisme = plusieurs formes cf : la série Kaamelott (bonjour les références 🙂 ))

    « Ecclés », mis à part un prix Nobel de médecine qui a collaboré avec l’UIP (Eccles), ce mot me fait penser à Ecclésiastique.

    Ecclesiomorphe = de forme religieuse?

    Merci par avance.

  16. 1 juin 2008 at 6:17 Anthaeus Said:

    Ecclésiomorphe ?

    De -morphe = forme
    De Ecclesia = Eglise

    La forme église consiste à dire « ici mieux qu’en face ». Par exemple :
    *« ne sont de vrais chrétiens que ceux qui croient en la trinité ; les autres sont des hérétiques. On peut les tuer » C’est la version augustiniste (terme emprunté à Elisabeth Labrousse) Il en résulte que les chrétiens des 2 et 3 conciles ne seraient pas de vrais chrétiens… Ainsi les portugais au temps de la colonisation du 15ème siècle massacrèrent les indiens du Malankare qui n’étaient pas trinitaires. Idem les unitariens (Arianisme tardif)
    *« nous sommes les seuls détenteurs du dépôt sacré de la foi » . voyez le souk entre catholiques et othodoxes des 7 conciles pour divorcer en Grèce et surtout pour se remarier

    Mais aussi :
    *« l’athéisme c’est la raison, la religion l’obscurantisme » ou comme le disait l’autre correspondant « légéreté intellectuelle, histoires à dormir debout » … les autres croient en des histoires à dormir debout tandis que les athées représentent la raison… alors qu’ils ne comprenent pas la portée du mythe et /ou confondent Mythe avec fable stupide.
    *Confondre « athéisme » et « démarche scientifique », comme le fait Jeff (il va falloir que je termine l’article promis) pour mieux rejeter dans le barbare le « croyant » (qu’il ne sait pas distinguer du fidèle… enfin, pas à tous les coups)

    L’ecclesiomorphisme n’est pas réservé aux églises. Bien évidemment, je ne l’ai pas inventé. Je pense l’avoir piqué à Odon Vallet ; je pense qu’il sexprimait dans « C’ dans l’air ». Ou bien est-ce que je me trompe. mais ce terme n’est pas de mon invention.

  17. Décidément, Maurice Champion est partout partout. 🙂

    Je viens de le voir ici, dans les commentaires :

    Encore et toujours sa propagande.

    Le texte est une critique d’un des livres d’Odon Vallet.

    A son sujet, je sais qu’il est particulièrement instruit (Odon Vallet), mais à plusieurs reprises j’ai vu des remarques comme quoi il commettait des erreurs, voir était « à côté de la plaque ».

    Est-ce lui qui est trop instruit pour être suivit par tout un chacun ou développe t-il des idées farfelues?

    Vous mêmes me disiez précédemment que c’était un excellent auteur.

    Quant à moi, ses passages à « C dans l’air » m’ont toujours laisser une bonne impression de lui.

  18. On 20 juin 2008 at 9:09 Anthaeus Said:
    A son sujet, je sais qu’il est particulièrement instruit (Odon Vallet), mais à plusieurs reprises j’ai vu des remarques comme quoi il commettait des erreurs, voir était “à côté de la plaque”.

    Est-ce lui qui est trop instruit pour être suivit par tout un chacun ou développe t-il des idées farfelues?

    Les catholiques n’aiment pas Odon Vallet parce qu’ils le prennent pour un renégat. Outre les études indquées par le début de l’article, il a obtenu son doctorat en scences religieuses à l’institut de théologie protestante dont il dit toujours le meilleur chaque fois qu’il en a loccasion. Or, Odon Vallet est un catholique élevé à l’école Bossuet et manifestant une indépendance d’esprit notoire.

    Vallet ne développe aucune idée farfelue mais, de temps en temps, il manque de concentration comme dans le cas de « Simon l’apôtre » comme pharisien chez lequel se passe la scène de la femme au parfum. L’erreur de Vallet est exactement un « manque de concentraition » ou une lacune à la relecture des épreuves.

    Elle vient du fait qu’il a remarqué que dans les synoptiques, plus la femme au parfum est coupable (« de mauvaise vie« ) plus l’hôte est vertueux. Dans l’un des textes, le pharisien est lépreux mais n’a pas de nom. Dans ce même texte, la femme n’est pas dénotée comme « de mauvaise vie« . Quand il a un nom, Simon, la femme est dénotée comme prostituée. Vallet aurait dû écrire « Simon le lépreux » pour compiler les 3 descriptions de l’hôte chez qui se passe la scène. Ceci pour une lecture hsitorique et critique. La femme n’a jamais de nom, sauf chez Jean, pour qui elle est Marie, la soeur de Lazare. La vox populi en fait Marie-Madeleine.

    Le recenseur n’a pas fait cette observation. Il reste campé sur le texte de Luc dont il indique la référence. Mais il comprend « l’apôtre » au sens catholique du terme (les Douze, dans lequel Simon désigne Pierre). Or, quiconque reçoit Jésus peut être considéré comme un apôtre si l’on tient pour bon (ce qu’on peut faire le temps de la lecture et de la méditation) le fait qu’il avait beaucoup d’opposants. Pensez à ce Joseph d’Arimatie décrit comem sympathisant « en secret ».
    Il n’y a donc pas d’erreur à considérer ce Simon comme un apôtre pour peu qu’on n’applique pas un sens restreint au mot apôtre. Ceci pour une lecture théologique.

  19. En gros, l’erreur est humaine, et Odon Vallet, bien que personnage de grande qualité, peut en commettre lui aussi.

    Après tout, D. n’en commet-il pas lui-même quand on le voit changer d’avis dans l’Ancien Testament?
    Le fait qu’il change d’opinion le pousse bien à admettre qu’il a commit une erreur. 🙂

    Par contre, il y a quelques temps déjà j’ai lu une petite interview d’Odon Vallet. Le journaliste lui posait à plusieurs reprises une question dans laquelle il cherchait à déterminer si Odon Vallet était catholique ou protestant.

    Il lui pose directement la question à la fin, celui-ci lui répond : « oecuménique ».

    Quoi que dans une autre interview il présente le christianisme comme la conviction que Dieu a donné un fils.

    A mon avi, simple raccourci pour éviter de parler des théologies libérales (l’interview ne devant durer que 5 minutes, ç’aurait été trop court).


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