Littéralisme ou interprétation ?

Les auteurs de la Genèse considéraient-ils déjà celle-ci comme une allégorie ou croyaient-ils vraiment à Adam et Eve et au Déluge?

Je ne peux pas m’empêcher de penser que s’ils y croyaient vraiment, alors c’est un peu « bizarre » d’interpréter aujourd’hui la Genèse, ou les Textes dans leur ensemble, de manière allégorique, à l’inverse de l’interprétation qu’en donnaient les auteurs eux-mêmes, ou leurs contemporains.

Si le Livre Saint est ce sur quoi se fonde une religion, comment concilier le fait que la manière de l’interpréter évolue avec le fait que Dieu est immuable? Les auteurs de la Bible ne croyaient-ils pas au même Dieu que les Chrétiens actuels ? Et si le Livre Saint n’est pas ce sur quoi se fonde une religion, alors sur quoi se fonde une religion?

(suite…)

Qui a dit que foi et science étaient incompatibles ?

On parle beaucoup en ce moment d’une réforme de la mesure du développement, pour savoir quels sont les meilleures nations et quelles sont les pires. Il y a le PIB par habitant, qui ne tient compte que de la valeur de la production annuelle, estimée selon certains critères. Il y a l’IDH (indice de développement humain) qui tient plus compte des services publics. Le gouvernement français voudrait réformer le PIB, pour faire entrer dans son calcul les droits sociaux, la solidarité, voire la beauté des paysages, et passer en tête (de toutes façons quels que soient les critères le Zimbawé et la Somalie seront en queue de classement).

C’est pareil pour l’évaluation des universités : le classement de Shanghai retient certains critères, mais celui d’Oxford en retient d’autres.

Et pour les religions ? Plein de gens prétendent que telle ou telle religion (la leur en général) est la « meilleure religion ». Mais ils ne sont pas d’accord entre eux. Comment établir un instrument de mesure et d’évaluation fiable qui va nous permettre de savoir enfin quelle est la meilleure religion ?

Réunis à Assise en Italie, les délégués de la plupart des grandes religions mondiales ont fait des propositions dans ce sens. L’Indice d’Excellence Religieuse (IER) devrait selon eux prendre en compte les critères suivants :

  • A – Ancienneté de la religion (en siècles)
  • B – Nombre de fidèles pratiquants (en millions)
  • C – Nombre de Prix Nobel décrochés par les fidèles
  • D – Nombre de footballeurs et de rock-stars convertis
  • E – Nombre de livres religieux publiés par an (en milliers)
  • F – Nombre de guerres de religion gagnées
  • G – Nombre de monuments ou d’œuvres d’art sacré classées au Patrimoine Mondial de l’UNESCO (en centaines)
  • H – Nombre de gonzesses qu’on gagne au Paradis
  • I – Nombre de miracles économiques, scientifiques, médicaux (en milliers)

Maintenant ils ne sont toujours pas d’accord sur les coefficients qui seront affectés à chaque variable. Mais on a déjà la formule :

Soient x, y et z les coefficients,

IER = (Bx+Cy+Dy+Ey+Fy+Gz+Hz)x(I/A)

Et voilà ! Suffit de faire le calcul et on saura enfin d’une manière objective et incontestable quelle est la meilleure religion !

HaCa

indexation

Identificateurs Technorati : , , , , , ,

Dilettantisme : Garrigues et Sentiers

Sur le site Garrigue et Sentiers, « un espace de liberté » où la publication des commentaires, s’ils sont critiques ne s’obtient que par leur publication ailleurs dans un premier temps, je lis sous la plume de René Guyon :

« Pour clore ce débat stérile, je vous précise que je ne me gaussais que de « voyellisation », qui n’est pas une faute de frappe (contrairement à « rammaire »), mais un barbarisme, un vrai. »

Il faut dire qu’on vient de loin. Plutôt que de répondre à la seule question qui vaille à propos de son article d’étymologie homophonique :

« Donnez nous la preuve que Nombres est une source pour l’auteur de l’apocryphe où la femme au voile est nommée Véronique ? »

René Guyon se lance dans des attaques de diversion :

  • on a eut une demande de contrôle de diplômes 🙂
  • on eu des accusations de stratégie agressive,
  • on a eu des remarques que l’orthographe : manifestement, ce monsieur dispose d’un moyen sûr de distinguer les fautes de frappes des fautes d’orthographe, ce dont on ne peut que le féliciter
  • enfin, on croit avoir de quoi m’épingler pour barbarisme à propos de la vocalisation du vav « subversif »
  • Le contexte est donc bien celui du pion rageur d’avoir été contredit. Le débat n’est jamais stérile quand il concerne une étymologie fantaisiste.

    (suite…)

    un oecuménisme dans l’antisémitisme ?

    Sur le forum de France 5, émission « C’ dans l’air », à la rubrique Religions, un émule de Dieudonne fournit une série de citations du Talmud supposées démontrer que le judaïsme est anti-chrétien. Quelques contributeurs se déclarant musulmans renchérissent.

    Sur Wikipédia.fr, Un administrateur réputé pour promouvoir le catholicisme tendance anti-moderniste, ADM distille les mêmes citations du type « borné de base« .

    Il le fait :

    • dans un article sur l’affaire Beilis, un procès pour crime rituel, sans référence au Talmud mais elle viendra dans un autre article
    • dans un article sur Simon de Trente, autre histoire de crime rituel avec, cette fois, une référence à un livre « lalkhut Simouni 245 c »
    • dans d’autres articles car ce contributeur est très prolifique.

    Pour le moment, cet administrateur dont le caractère prosélyte avait été signalé il y a longtemps, est enfin mis en cause par l’arbitrage wikipédien. Mais le caractère antisémite de ses contributions vient d’être découvert.

    toutes ces citations sont tirées d’un ouvrage antisémite

    Toutes ces références proviennent d’un ouvrage antisémite des années 1950, dont l’auteur est Mrs Lyrl Van Hyning, et dont le titre est « Key to the Mystery« . Il s’inspirait d’ un ouvrage antisémite de 1917, dont l’auteur est le Rev. IUstøin Bonaventura Pranaitøis (mort en 1917, semble-t-il) et le titre « Christianus in Talmude Iudaeorum : sive, Rabbinicae doctrinae de Christianis secreta« , l’éditeur Petropoli : Officina typographica Academiae Caesareae Scientiarum, 1892. [130 p ; 26 cm]. Cet ouvrage fut traduit en anglais par Wesley Swift en 1939 sous le tire « The Talmud Unmasked« . Le livre du révérend est en vente sur Amazon anglophone .

    Sur le forum de France 5, un participant au débat donne la source en français de ces fausses citations : LE PLUS GRAND SECRET Le livre qui transformera le monde, David Icke, 1990. Bien évidement, personne ne le croît.
    (suite…)

    Fétichisation de l’histoire

    Voici une nouvelle injonction mémorielle : après Guy Moquet, chaque élève de CM2 (10 ans) « en France, devrait se voir confier la mémoire du nom d’un enfant victime de la Shoah« ?

    Mais qu’est-ce que cette pédagogie par la compassion ? Si l’on va par ce chemin, ne devrait-on pas lui refiler aussi :

    • la mémoire d’un jeune arménien massacré par le totalitarisme jeune turc ?
    • la mémoire d’une jeune rwandais massacré par ses compatriotes peut-être avec le secours d’une puissance occidentale ?
    • la mémoire d’un jeune africain transformé en soldat par l’une ou l’autre dictature ?
    • la mémoire d’un jeune Rom massacré par de nombreux gouvernements d’Europe orientale ?
    • la mémoire d’une femme massacrée pour sorcellerie par toutes les inquisitions ?
    • la mémoire d’un jeune cathare du sud massacré par une forme de totalitarisme religieux associé au pouvoir royal du nord dès qu’il n’y eut plus de croisade outre-mer ?

    Tiens, je crois bien que j’ai oublié les rameurs dans la liste ?

    Voici que Nicolas Sarkozy nous relance dans le mythe de la communion des martyrs dont le sang ne s’épongerait que dans la culpabilité et la pénitence ! Nos enfants seraient-ils coupables des crimes de leurs grand-parents ? Voici la création d’une religion séculière au sens où Raymond Aron en parlait.

    L’antisémitisme européen ne démarre pas avec le nazisme.  Que ne s’interroge-t-on sur le spogroms de la Russie tsariste, de l’Union Soviétique ? sur le national catholicisme autrichien avant l’Anschluss ? Sur l’antisémitisme polonais avant la seconde guerre mondiale ? Sur l’antisémitisme « opinion politique comme une autre » en France avant l’affaire Dreyfus ?

    Si s’agit de préserver nos enfants de l’antisémitisme, c’est l’enseignement de l’histoire qui les rendra citoyens et responsables. Encore Jean Baubérot souligne-t-il à la fin de « la haine oubliée » que l’islamophobie est en train de prendre dans le discours populiste la place que tenait l’antisémitisme il y a 100 ans.

    Voir aussi

    Indexation

    Identificateurs Technorati : , , , , , , , , , ,

    Powered by ScribeFire.